Jusque la fin de la guerre des Gaules, les monnaies d’or sont majoritaires et dispersées dans toute la région. Mais des concentrations apparaissent sur le littoral et signalent trois foyers d’activité. Le plus important est bien la zone d’embarquement pour le franchissement du détroit avec Tardinghen-Wissant (14 exemplaires) et Sangatte (12 ex.) de part et d’autre du cap Blanc-Nez. Boulogne et l’estuaire de la Liane (9 ex.) viennent en second, handicapés par une absence de communication avec l’intérieur. Enfin l’estuaire de la Canche est relativement pauvre avec Montreuil et Etaples ( 3 exemplaires chacun). Après la conquête, les monnaies de bronze apparaissent. Pour la Grande-Bretagne, le chemin le plus direct conduit au Kent dont 3 potins des Cantii ont été ramassés à Tardinghen. Curieusement, aucune monnaie morine dans le Kent mais le type 9 est recensé en 6 exemplaires chez les Trinovantes au nord de la Tamise ! Dans la région, le type 11 en 2 ex. et le type 15 ont été ramassés à Balinghem, dans le pagus d’Ardres dont provient un bronze (DT 414) trouvé à Tardinghen. Du pagus de Thérouanne un bronze à légende RVPIOS ou RVFIOS a été trouvé à Boulogne ainsi que 2 autres avec cheval au revers ; mais pour ces derniers nous ignorons s’ils sont d’origine ambienne ou morine. A Wacquinghen-Offrethun 15% des bronzes sont ambiens et cette proportion passe à 25% sur le site de Frencq. Seul le type morin 16 (3 ex.) est présent dans la Somme avec le type 8. Mais la production monétaire des trois pagus morins était faible et celle des Ambiens pléthorique. De plus le troc, et non la monnaie, étant à la base des échanges commerciaux, il est difficile d’apprécier l’importance de ces derniers. Constatons simplement que le pagus boulonnais ne fonctionnait pas en vase clos.